Description du tableau :
A un moment de sa vie, l’artiste était inquiet pour sa mère qui était malade. Au moment de la crise sanitaire du Covid, pendant le confinement, la mère de l’artiste était autorisée à sortir de temps en temps. À chacune de ses sorties, étant inquiet, il dessinait un portrait durant le temps où sa mère sortait.
Présentation de l’artiste :
L’art de Tallafe s’exprime par la couleur. Véritable aura de l’œuvre, la couleur porte en elle l’émotion, donne une place et une fonction à la forme. La couleur détermine le dessin autant qu’elle l’anime.
Que ce soit par la peinture, le collage, la sculpture, le tricotage, Tallafe commence une œuvre en répartissant avant tout les couleurs. Le bleu pour l’amour et l’apaisement, le rouge pour la libération, le turquoise pour la joie et le bonheur. Le geste est important : une peinture appliquée en tamponnant est une alerte lancée, une peinture qui coule est une dénonciation de l’intérêt personnel, de la corruption, un fil noué est le reflet d’une imbrication inextricable des choses. En dernier, il dessine, donnant vie à des silhouettes stylisées. Le fond coloré leur donne une sensibilité et les met en relation. Chaque figure est ainsi unique, par la forme que l’artiste lui aura concédée selon les couleurs environnantes et la position qu’elle prend sur le fond.
Des personnages anonymes émergent ainsi dans l’œuvre de Tallafe. À mi-chemin entre l’abstraction et la figuration, ces silhouettes racontent leur histoire, toujours différente de leur voisine, par un portrait coloré.
L’art de Tallafe agit comme un miroir, figurant le monde par des lignes abstraites. Son inspiration est peuplée de personnages qui nous interpellent. Ils se présentent à nous dans leur diversité pour nous questionner sur nos réalités.
Ses premiers personnages sont issus d’une mémoire profonde, ancrée dans la culture tchadienne : les Sao. Êtres légendaires aux silhouettes élancées, les Sao sont enseignés à l’école et construisent très tôt l’univers des enfants tchadiens.
Au cours de ses études d’art, Tallafe fait évoluer ses silhouettes vers une présence qui dénonce l’injustice, particulièrement l’enfance exploitée et la criminalité liée à leurs conditions, renvoyant le spectateur à sa propre conscience. Pour l’artiste, il s’agit : « Des enfants opprimés, enfants soldats, enfants ouvriers, enfants exploités par leurs parents ou enfants mendiants » et de rajouter : « Je me sens toujours parmi eux, ombre au milieu de leurs ombres, corps près de leur corps ».
Profondément humaniste, Tallafe aborde dans ses œuvres des questions difficiles et développe ainsi un art qui veut éveiller les consciences. L’utilisation de couleurs vives, la simplicité du trait et la présence de silhouettes anonymes sont autant d’éléments qui interpellent le regardeur et le renvoient à sa propre conscience.
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